


Photosensibilisation chez le cheval : un danger souvent méconnu –
Les plantes qui peuvent provoquer des brûlures
Il arrive fréquemment qu’on confonde certaines lésions cutanées chez le cheval avec un simple coup de soleil. Pourtant, lorsque le nez rose ou les balzanes se couvrent soudainement de croûtes, de peaux qui pèlent ou de plaies plus ou moins étendues, il s’agit bien souvent de photosensibilisation.
Ce phénomène est provoqué par certaines plantes dites photosensibilisantes ou phototoxiques. Le contact avec leur sève ou leur ingestion peut entraîner des réactions cutanées graves, tant chez les animaux que chez les humains.
Comment cela se manifeste ?
Chez le cheval, les premiers signes passent souvent inaperçus. Le danger survient généralement après que l’animal s’est frotté à une plante sans en montrer de signes immédiats. La sève déposée sur la peau ne révèle sa dangerosité qu’au moment d’une exposition ultérieure au soleil. C’est alors que les lésions apparaissent : brûlures, croûtes, ampoules…
Dans de rares cas, l’ingestion de ces plantes peut provoquer non seulement des atteintes cutanées, mais aussi des troubles hépatiques ou neurologiques.
Les plantes à risque
Parmi les principales plantes photosensibilisantes, on retrouve :
La Berce du Caucase
Le Panais Sauvage
Le Millepertuis
Le Sénéçon (pas au Québec)
Ces végétaux sont présents dans de nombreuses régions. Voici, par exemple, une image de la Berce du Caucase, également très dangereuse pour l’humain, pouvant provoquer de sévères brûlures au simple contact.
Attention : N’essayez jamais d’arracher ces plantes à mains nues. Renseignez-vous auprès de votre municipalité pour connaître la procédure à suivre.
Chaque région a sa propre flore, et donc ses propres risques. Tous les chevaux ne seront pas forcément touchés, certains étant plus prudents ou tout simplement plus chanceux.
Pourquoi cela arrive-t-il après l’exposition au soleil ?
Avec des plantes comme la Berce du Caucase, le Millepertuis ou le Panais sauvage, la réaction ne se déclenche pas toujours immédiatement. Ce n’est que quelques jours plus tard, après une exposition au soleil, que les brûlures apparaissent. D’où l’appellation de plantes photosensibilisantes. Ces lésions sont souvent confondues avec des coups de soleil, à tort.
Chez l’humain, la sève peut provoquer des ampoules douloureuses, et un contact avec les yeux peut même entraîner la cécité. Les démangeaisons incitent souvent à se gratter, ce qui aggrave les lésions.
Comment soulager ces brûlures chez le cheval ?
Les brûlures dues à la photosensibilisation peuvent apparaître sur toutes les parties du corps, pas seulement le chanfrein, les naseaux ou la sous-gorge. Comme premiers soins, afin de soulager rapidement la douleur, préparez-vous une pâte d’argile avec l’Argile externe :
Mélangez de l’argile verte en poudre avec de l’eau pour obtenir une pâte souple et assez claire.
Appliquez une fine couche directement sur la brûlure
L’argile va apaiser la douleur, refroidir la zone, protéger contre les infections et favoriser la cicatrisation.
Personnellement, ayant déjà subi une brûlure au 3e degré à la main, je peux vous confirmer l’efficacité apaisante de cette méthode. Contrairement à une idée reçue, évitez l’eau froide, qui peut aggraver la douleur.
Lorsque vient le moment de retirer l’argile, utilisez une éponge imbibée d’eau tiède pour réhumidifier doucement le cataplasme. Ne cherchez pas à tout enlever si cela résiste ; une nouvelle fine couche peut simplement être appliquée.
Prévention : votre meilleure alliée
Gardez un sac d’argile verte en poudre dans votre trousse de premiers soins.
Évitez l’exposition au soleil tant que les lésions ne sont pas totalement guéries – et même plusieurs mois après.
Favorisez la sortie au pâturage de nuit durant la convalescence et plusieurs semaines après la guérison.
Pour protéger les nez sensibles ou roses, vous pouvez appliquer régulièrement un cataplasme léger d’argile verte ou une crème à base de zinc (comme celles utilisées pour les bébés).
Un exemple concret de guérison naturelle
Nous avons eu l’exemple d’un cheval soigné uniquement avec de l’argile verte en cataplasme. Antibactérienne et antiseptique, elle a été utilisée pendant cinq jours jusqu’à réduction de l’inflammation. Ensuite, du gel d’aloès a pris le relais pour compléter la cicatrisation.
Vous pouvez retrouver les photos de cette guérison sur la page Facebook Argile pour chevaux et animaux.
Restez vigilants
Faites régulièrement le tour de vos pâtures et identifiez les plantes toxiques présentes dans votre région. Leur élimination n’est pas toujours facile ni sans danger. N’hésitez pas à demander conseil à des professionnels.
Contrairement à ce que l’on croit, un cheval ne sait pas toujours ce qui est bon ou non pour lui. Nos chevaux ne sont plus du tout à l’état sauvage et leur instinct n’est peut-être plus aussi développé. Ainsi il se peut qu’il se frotte ou ingère une plante toxique.
Conclusion : comme toujours, avant les soins, misez sur la prévention et surveillez vos pâturages.
Un peu de vigilance et une bonne préparation peuvent éviter bien des souffrances à vos compagnons à quatre pattes.